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09/05/2011

Commentaires

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Serge ALIBERT

Je réagis tardivement aux commentaires ou réactions suscités par le mot "rêve", que cela soit celui ou celle de C Avocat, le 11 mai, ou celui ou celle de Michèle Narvaez. J'aurais aimé que l'on entende que "rêver" était un mot riche qui faisait référence à un exercice, à l'intensité, à l'imagination, et traduisait une profonde faculté de projection et de structuration. Je suis comme souvent, pris au piège de mon amitié pour les mots, et responsable d'avoir donné prétexte à ne pas prendre au sérieux un construit de ... dizaines d'année. A trop se répéter ou répéter : "cela va sans dire, mais c'est mieux quand c'est dit", on oublie d'en faire son profit ! Mea culpa.
Ceci étant des points cruciaux semblent partagés par Michèle Narvaez et d'autres. Et son idée avancée d'"Un atelier de travail, où ceux qui le souhaiteraient, élus, citoyens, travailleraient ensemble (quelques matinées ? quelques après-midi ? entre juin et août ? dans un jardin ?)" en est une bonne !
Serge ALIBERT

Michèle Narvaez

I. J’aime bien l’image du bateau : elle parle.
Oui, on est tous dans le même bateau, et on a le choix :
-soit on rame au fond de la cale sans bien savoir ni où on va, ni comment on y va
-soit on apprend ensemble à piloter et à diriger, en décidant où on va.
Ensemble ça veut dire élus, citoyens (sachant que les élus du jour sont forcément les citoyens de demain et que les citoyens du jour seront peut-être élus un jour)
Piloter, ça veut dire une méthode
Diriger, ça veut dire un projet.

II. J’ai l’impression que très nombreux sont les élus et les citoyens qui, bien qu’ayant lu et relu la loi, et compris le schéma qui va nous guider jusqu’à décembre 2012, puis 2013, puis 2014, ne se sont pas vraiment approprié cette réforme, laquelle par ailleurs contient bien des imprécisions, des blancs, des trous et des approximations. Une loi, ce n’est jamais qu’un cadre général. Celle-ci nous est imposée. Sans doute répond-elle à une « nécessité » historique (nationale, européenne, planétaire), à une logique, qui est celle du regroupement, des synergies, des mutualisations. Mais on sait très bien qu’une loi, selon la manière dont on l’applique, peut représenter une aubaine, aboutir à une catastrophe...ou ne rien changer du tout ! Le problème est donc : comment faut-il l’appliquer et qui va orienter les choix de son application, qui va décider ?

III. Pour une fois, peut-être, s’offre, au niveau de ce territoire, que nous habitons et qui nous concerne, la possibilité de réfléchir ensemble. C’est d’abord bien sûr aux élus de le faire, et d’apprendre à travailler ensemble autrement (ce qui est déjà un défi en soi). Je n’ai rien contre les élus, ils consacrent leur temps, leur énergie, à la chose publique, et ce n’est pas rien. Mais on voit bien que cette réforme appelle une « intelligence collective » qui va bien au-delà de la somme des élus. Elle implique en effet à terme des changements de perspective, une nouvelle façon de vivre, de travailler, de nouveaux services, de nouveaux avantages, de nouvelles contraintes aussi. Elle a en outre des conséquences directes sur l’exercice de la démocratie : il faut que les citoyens sachent dans quelles nouvelles conditions ils voteront et pour quelles missions ils éliront leurs représentants.

IV. Beaucoup ne connaissent pour l’instant pas grand-chose de cette nouvelle loi. Certains se sont motivés : ceux par exemple qui ont assisté au forum du 11 mai. On a bien senti un frémissement, une envie de « rêver ». Mais rêvons-nous tous les mêmes rêves ? Au-delà de l’envie de rêver (ce qui est très bien, mais depuis le temps que nous rêvons sans grands succès…), ou « d’aller de l’avant sans avoir peur du changement » (ce qui est aussi très bien, mais pour aller de l’avant encore faut-il savoir un minimum où on va …), les contradictions ne vont-elles pas apparaître bien vite ? Les discours se ressemblaient en façade, mais de grandes différences de point de vue affleuraient déjà! Et les rêves de chacun risquent bien vite de se voir diluer dans les réalités de demain ! Méfions-nous, dans un sens comme dans l’autre, des consensus artificiels !
Je connais (un peu, pour avoir participé en tant que simple citoyenne, à l’une d’entre elles) certaines expériences de rapprochement de communes dans certains domaines : j’ai constaté que cela prend beaucoup d’énergie, de temps, que cela demande des compétences : cela ne va pas de soi, et c’est un travail de longue haleine ! Or on nous présente, en somme, avec le calendrier de la mise en œuvre de cette loi, la charrue avant les bœufs, en demandant aux élus de se positionner très vite.

IV. Je suis venue à la réunion du 11 mai avec l’espoir de bonnes nouvelles, c'est-à-dire d’une proposition allant dans le sens d’une démocratie un peu plus ouverte, un peu moins bureaucratique. C’est dire à quel point j’ai été déçue par la fadeur de la conclusion : rentrez chez vous, nous allons discuter d’abord « en bilatéral » ( ?), ensuite nous allons réunir les conseillers municipaux et confier à des commissions le soin de … J’ai vraiment eu l’impression que la montagne accouchait d’une souris, pour continuer avec les expressions toutes faites !
On est loin du rêve… Je crois cependant que cela vaudrait la peine de poursuivre un dialogue entre élus, citoyens, pourquoi pas techniciens (sur des points très concrets), pour se mettre autour d’une table, la loi sous les yeux, sous les yeux également les propositions alternatives de périmètres. Il y a trois propositions : celle du préfet, celle d’un périmètre encore plus élargi (Charlieu, la COPLER…) et celle d’une communauté « Côte et Ouest roannais ». Il faudrait alors examiner ensemble, à partir de cas précis, les conséquences concrètes de l’application de la loi dans les divers domaines qui nous intéressent (économique et financier, social, touristique et culturel, éducatif, sans oublier les transports, les services, la santé, et sans oublier, de façon transversale, l’enjeu du développement durable et celui de la démocratie locale : comment les citoyens feront-ils entendre leur voix ?). Il faudrait pointer très précisément par exemple dans quels domaines et à quelles conditions les petites communes rurales peuvent trouver un intérêt dans une telle réforme. Il faudrait répondre à leurs inquiétudes sur des choses très simples comme les recettes et les dépenses, le remboursement des prêts, la prise de décisions concernant les aménagements publics. Il faudrait se demander si l’application de la loi ne risque pas de bénéficier aux grandes entreprises plus qu’aux PME et évaluer ce risque. Et ainsi de suite : poser les bonnes questions, apporter des réponses.

En fait, il me semble que la question n’est pas tant celle du périmètre (même si elle a son importance) que celle de la gouvernance. Et si nous y voyions plus clair sur la gouvernance, nous pourrions peut-être mieux choisir le périmètre.

V. Ce que je verrais bien ? Un atelier de travail, où ceux qui le souhaiteraient, élus, citoyens, travailleraient ensemble (quelques matinées ? quelques après-midi ? entre juin et août ? dans un jardin ?) au décryptage de la loi, et à l’élaboration de propositions visant, sur une dizaine de points cruciaux, à définir les conditions d’une meilleure gouvernance pour un meilleur avenir pour nos enfants dans le Roannais, au sein d’une intercommunalité élargie ! Un document de travail pourrait résumer les conclusions.
Bien entendu, c’est une goutte d’eau, l’essentiel du travail à fournir étant celui de l’appropriation critique (au sens noble du terme) de la réforme par les élus, dans les différentes instances qui seront, on espère, on espère, on espère, judicieusement mises en place. Leur responsabilité est immense : ils ont quelques mois pour faire valoir la pertinence de leurs arguments et convaincre.

Mais parfois, une goutte d’eau….

Michèle Narvaez

ite

Une mobilisation le 11 montrera que des blogs sont de plus en plus lus comme en témoignent les statistiques, c'est déjà un acquis... mais après ?

Les citoyens peuvent-ils encore faire changer les élus ? A l'expérience des promesses de campagne non tenues et des publications trompeuses, il est difficile de l'imaginer !


nicolaS

Entièrement d'accord avec Serge Alibert. Le préfet a donné son avis, les élus se sont positionnés... donc à quoi peut servir des débats avec les citoyens (tant demandés par tous) si chacun est campé sur ses positions. Le débat aurait alors été utile il y a six mois, un an... Mais j'ose espérer que les élus, ce mercredi soir, sauront écouter et tenir compte des personnes présentes.
Sinon, je suis également très sensibles à l'esquisse de Gilles Chabré sur les qualités de la personne qui présidera. Il est certain que certains élus actuels (de droite et de gauche) ont les griffes sorties et se soucient avant tout de ce titre, du fief qui leur incombera, de la gloire et du prestige du titre, plus que du rôle qui leur incombera. Je suis surtout très sensible à ce qu'appelle Gilles Chabré "la prise en compte de la double complexité du local et du global et la nécessaire transition écologique qui s'impose". Devant les effondrements énergétiques, il est vital de repenser le cadre de vie. Cette opportunité est historique. Espérons que les élus l'écoutent.

Serge ALIBERT

A cette heure je suis sans voix. À quoi servira le forum de mercredi 11, à GRA, ouvert aux simples citoyens, si les dès paraissent jetés ?
Serge ALIBERT

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