Comme je tiens en horreur les cérémonies protocolaires et les bals des hypocrites donnés à l'occasion de chaque nouvelle année, je ne formulerai aucun voeux. Ou plutôt si, un seul, ne cessez pas de lire de la poésie. Elle est la forme suprême de la pensée. Morceaux choisis :
«Temps de naître et temps de mourir,
Temps de tuer, temps de guérir,
Temps de planter, temps de détruire,
Temps de bâtir, temps d’arracher,
Temps de gémir, temps de danser,
Temps de pleurer et temps de rire,
Temps d’assembler les blocs, temps de les disperser,
Temps d’aimer les baiser et temps de les maudire,
Temps de poursuivre un rêve ou de se l’interdire,
Temps d’aimer un objet, temps de le repousser,
Temps où l’on coud, où l’on déchire,
Temps où l’on parle où l’on se tait,
Temps où l’on se hait, où l’on soupire,
Temps de la guerre et temps de paix.»
Un temps pour tout
L’Ecclésiaste
«La pensée avant d’être oeuvre est trajet
N’aie pas honte de devoir passer par des lieux
fâcheux, indignes, apparemment pas fait pour toi.
Celui qui pour garder sa «noblessse» les évitera, son
savoir aura toujours l’air d’être resté à mi-distance.»
«Souviens-toi.
celui qui acquiert, chaque fois qu’il acquiert, perd.»
«Il faut un obstacle nouveau pour un savoir nouveau.
Veille périodiquement à te susciter des obstacles,
obstacles pour lesquels tu vas devoir trouver une
parade ... et une nouvelle intelligence.»
Poteaux d’Angle
Henri Michaux
Le Paon
«En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.»
«Or nous regardions les cygnes,
Nager ce soir plein de tiédeur,
Sur le grand lac où se résignent,
Les branches des saules pleureurs
Et c’était l’heure où le jour meurt.»
Poèmes
Guillaume Apollinaire
«Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt que vous merci.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop nous avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre,
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !»
Ballade des pendus
François Villon
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