De Gilles Chabré à G2C

Extraordinaire Syrie

Par les observateurs avertis, tout a été dit à propos de la Syrie. Moi, je n'en connaissais rien et je me méfie depuis longtemps des clichés. Quel pays, quel peuple, quelle civilisation ! Tout est raffinement, tout est culture. On se retrouve transporté au berceau même de l'humanité. Des civilisations de plus de 2000 ans avant Jésus Christ comme celle Mari. Et puis ce qui m'a le plus frappé c'est la tolérance entre les différentes communautés.  La tolérance élevée en art de vivre. Nous aurions beaucoup à apprendre de cette civilisation arabe où chrétiens et musulmans ont appris à vivre ensemble.

Le monastère de Mar Moussa (photo) accroché à la montagne, réhabilité depuis 15 ans par une communauté de jésuites, est l'exemple sublime de ce dialogue inter-religieux.

Sur le chemin de Damas

Pas certain du tout que ce voyage en Syrie ait sur moi le même effet que Paul ou Saül comme on voudra. Je me rends en Syrie pour travailler avec des amis consultants. On va essayer de mutualiser nos différentes expériences pour construire une offre de service en matière de développement international. Je suis certain que l'immersion dans ce pays à l'histoire si riche, berceau de notre humanité, aura, sur nous, une influence féconde.

De la reproduction par Pierre Bourdieu

Intercommunalité : déconstruire la pensée dominante

J'évoquais récemment l'importance d'apprendre à déconstruire la pensée dominante. S'il en est une qui doit être interrogée, c'est bien l'intercommunalité. Les zélateurs de la pensée dominante ne cessent de répéter sur tous les tons qu'il n'y a qu'une seule issue : "de vastes regroupements de communes pour avoir une taille critique permettant de peser dans la compétition territoriale." Phrase définitive s'il en est qui n'appelle aucune objection, aucun appareillage critique évidemment. Et pourtant ! La documentation française dans un numéro de "problèmes politiques et sociaux" (Août-Septembre 2008) met en questions le sens commun, la pensée vulgaire comme l'écrivait Nietzsche. Un article a particulièrement retenu mon attention. Il est intitulé "Sanctuarisation des institutions intercommunales et exclusion des citoyens." Quelques extraits : "Le renforcement des structures intercommunales a pour effet de renforcer la séparation entre les sphères de la représentation politique et de l'action publique locale, aboutissant à une progressive division des rôles : aux communes la représentation des habitants et la figuration du lien démocratique, aux arènes intercommunales l'élaboration des politiques publiques locales "en coulisses", suivant des règles du jeu qui n'ont pas grand chose à voir avec une logique majoritaire ou d'affrontement partisan entre des programmes. (...) Pour comprendre l'opacité des processus de décision intercommunal et l'éviction du citoyen qui l'accompagne, il faut dès lors accepter d'y voir le résultat de l'institutionnalisation singulière de ces arènes comme creusets de collusions pragmatiques entre professionnels de la politique, celle-ci ayant alors pour double conséquence (et condition) leur sanctuarisation et leur dissimulation au regard des profanes." (p.157-158)

A lire également pour déconstruire la pensée dominante le bilan d'étape de l'intercommunalité  en France publié par la cour des comptes en 2008. On peut télécharger le document ici : Téléchargement Cour des comptes

"Pas d'accord avec toi !"

Une de mes amies Lyonnaise, Madeleine, en congés avec toute sa famille en côte roannaise, m'a fait part de sa plus vive désapprobation à l'égard d'un de mes billets posté dans ce blog. Je lui ai demandé  d'écrire dans les commentaires sa désapprobation car comme l'exprime Lao tseu : "la vérité ne s'appréhende que par la compréhension des contraires."

 

Il est urgent de retrouver du sens collectif

J'avais écrit dans un billet récent que je profiterais de cet été pour lire l'ouvrage de Robert Ebguy : je hais le développement personnel. Ce livre tonique déconstruit patiemment les pensées dominantes. On ne dira jamais assez à quel point il faut se méfier des pensées dominantes et systématiquement les combattre en construisant un appareillage critique et scientifique. Robert Ebguy dans son ouvrage interroge la mode du coaching et du développement personnel. Que révèle cette mode à propos des maux de notre société ? Il donne quelques pistes dans son introduction : "Une société de désublimation, de démotivation, qui à force de calculs au sens propre et au sens figuré a fini par évacuer ce qui fait sens : les motifs mêmes de l'existence. Nous vivons dans une période de survie, il faudrait dire de sous-vie, acharnés que nous sommes à répondre aux injonctions, aux sommations hyperconsuméristes d'une société qui désingularise et qui désenchante, qui nous réduit à la quête, par définition insatisfaite, d'une liste de besoins, d'une "shopping list of needs", comme ils disent de l'autre côte de l'Atlantique. (...) Dans un contexte de fragilisation de l'individu, de démultiplication de soi, de doute généralisé sur le sens qu'il faut donner à son existence, l'identité régionale apparaît comme une consolation à cette disparition de soi programmée dans les grands centres urbains, un élement favorable à la reconquête de la dignité." In Robert Ebguy - Je hais le développement personnel - Eyrolles - Paris - 2008 - 209 pages.

Clymats

C'est à 25 ans que Brigitte Rosado a créé son entreprise. Il y a plus de 25 ans.  CLYMATS propose ses services  aux entreprises des secteurs marchands et non marchands. Là est une originalité intéressante. Brigitte soutient les créateurs sous quelque forme qu'ils créent. Nous avons tant de points en commun que notre rencontre de cette semaine devrait bien déboucher sur de fécondes coopérations.

Edgar Morin : une nouvelle politique de civilisation

Un dialogue entre Edgar Morin et Daniel Cohn-Bendit qui posent la question urgente du remplacement de l'hégémonie du quantitatif par l'hégémonie des qualitatifs.

Pour un nouvel imaginaire politique

Edgar Morin dans un ouvrage collectif intitulé "Pour un nouvel imaginaire politique" signe une introduction lumineuse et féroce à l'encontre de nos dirigeants politiques. Le constat est sans appel : "contre l'intelligence myope, pour une pensée anticipatrice." A lire de toute urgence. Au moins l'introduction !  Extrait du quatrième de couverture : "Toute alternative, toute tentative pour jeter les bases d'un nouvel "imaginaire" est un travail de longue haleine, qui nécessite un commencement. Et ce qui commence est toujours déviant, toujours marginal. (...) Il s'agit aujourd'hui de prendre conscience du fait que ce qui se joue est sans précédent dans l'histoire de l'humanité (guerre de religions, armes de destruction massive, atteintes contre la biosphère). Voilà qui contraste avec le discours, trop souvent entendu, qui consiste à dire : "il n'y a plus de cause." Jamais une cause n'a été aussi essentielle, aussi vitale, aussi pure, aussi belle. Si l'on est convaincu de cela, de cette urgence, de cette évidence, alors, et alors seulement, se dessinera une voie. Et une espérance. Alors seulement, on cherchera les moyens d'y parvenir. On ne peut rien faire sans espoir, en se cantonnant dans la mélancolie, le dépit opu la résignation. Il faut de l'espérance pour affronter les formidables défis de l'ère planétaire. Mais la grandeur de la cause doit nous donner le courage, la volonté, et cette espérance." In Pour un nouvel imaginaire politique - Edgar Morin et alii - Fayard - 2006 - 159 pages.

Michel Foucault évoque Gaston Bachelard

J'ai écrit dans un récent billet l'importance de Gaston Bachelard dans ma construction intellectuelle. Michel Foucault dans la vidéo ci-dessous exprime magnifiquement ce qu'est la pensée de Gaston Bachelard.