Depuis plus de 20 ans, un livre m’accompagne. Je crois que toutes les semaines je le parcours. Je vais picorer quelques vers qui vont comme toujours me plonger dans un abîme de réflexions. Ils vont m’émouvoir et je vais me laisser me submerger par un flot d’émotions contradictoires. La poésie est vraiment la forme la plus aboutie de la pensée. Alors, ce livre ? C’est celui d’
Henri Michaux - Poteaux d’angle. Cet ouvrage m’a été offert par une personne qui a beaucoup compté dans ma vie. Directeur de la MJC la Croix des oiseaux à Avignon,
Paul Blanc m’a réconcilié avec l’expression culturelle.
Paul avait compris avant tout le monde que la culture pouvait être, dans les quartiers, un levier d’espérance pour ceux qui n’y ont pas accès. Il faudra bien qu’un jour la ville d’Avignon rende hommage à ce précurseur ! Alors pour l’été quelques passages ce livre ?
"Si affaissé, brimé, si fini que tu sois, demande-toi régulièrement - et irrégulièrement - Qu'est-ce qu'aujourd'hui je peux encore risquer" !"
"Les peurs, les appréhensions, les soucis, la mélancolie, les tendresses, les émotions inexprimables, les arbres, pourvu qu'il y ait un souffle de vent, savent les accompagner.
Le précieux, le véritablement précieux est distribué sans le savoir et reçu sans contrepartie."
"Une chose indispensable : avoir de la place. Sans la place, pas de
bienveillance. Pas de tolérance, pas de... et pas de...
Quand la place manque, un seul sentiment, bien connu, et l'exaspération qui
en est l'insuffisante issue.
Avec plus d'espace, tu peux avoir plus de sentiments, plus variés. Pourquoi dans ce cas t'en priver ?"
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