"Plusieurs des études rassemblées, et notamment celle de Claude Crétin, font une analyse basée sur la démographie, les emplois et l'économie. On ne peut que souscrire à une redéfinition du Roannais qui perd sa bordure méridionale (attraction de Boën et Feurs, relais foréziens) mais gagne des territoires d'influence en direction de l'Allier (Arfeuilles), de la Saône-et-Loire (Melay, Iguerande) et même du Rhône (Cours). De ce côté comme le constate C.Cretin, cette frange sert de transition avec l'agglomération lyonnaise. Et cet auteur de conclure que le Roannais serait : "l'espace à l'intérieur duquel on se situe par rapport à la ville" -qui est d'ailleurs seule et au centre du bassin. Ce serait le modèle idéal de ce que l'on a rebatisé "Pays", avec la création d'une nouvelle entité administrative sous ce nom. (...)
A nouveau sous l'égide de l'Université de Saint-Etienne, Serge Dontenwill a fait paraïtre, en 1997, un ouvrage qui sert désormais de référence pour le Roannais. Car, même s'il concerne les deux derniers siècles de l'ancien régime, il campe justement les fondements des activités postérieures, dont l'industrialisation depuis son essor jusqu'aux crises actuelles. Le Roannais, tel qu'il est retenu par S. Dontenwill, s'étend au Nord jusqu'à Marcigny et Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire) intègre les cantons de Cours, Thizy et Amplepuis (Rhône, comprend à l'Ouest la "montagne" de St-Just-en-Chevalet mais s'arrête au Sud à St-Germain-Laval et au seuil de Neulise au-delà duquel s'ouvre le pays forézien. Ce Roannais est modelé par le relief mais bien autant par les données économiques : c'est "une espace vécu" qui a acquis une certaine autonomie et a pour centre l'agglomération de Roanne. L'auteur insiste avec juste raison, sur la notion d'espace "social" que déterminent des sources précises : administratives, fiscales, démographiques. Cette approche, nullement surprenante chez un géographe, a le grand mérite de mettre l'accent, précisément, sur la définition humaine d'un territoire donné dont les facteurs de divisions internes sont atténués par le réseau des relations en perpétuelle construction. Le Roannais existe dans les faits mais aussi dans la représentation qu'en ont les différents acteurs."
Robert Bouiller - l'Unité du département de la Loire en question et le rôle charnière du Roannais Forez - Le groupe de Souvigny - MEDIOROMANIE N°8 - 2009 - 66 pages - PP.24.31.
Les commentaires récents